• Comment couvrir un suicide ?
  • 12 indications pour les professionnels des médias
  • Indications pour les modérateurs
  • Pourquoi indiquer où trouver de l’aide ?
  • 4 mythes autour du suicide
  • Histoires de vie
  • un réseau français de suicidologe
  • Nos alertes-médias
  • Le vif du sujet
REVENIR
Journaliste 3Programme Papageno1 Août 201823 Avr 2019

Comment couvrir un suicide ?

PLUS DE 100 ÉTUDES À TRAVERS LE MONDE ONT MONTRÉ QUE CERTAINS TYPES DE TRAITEMENT MÉDIATIQUE DU SUICIDE AUGMENTAIENT LE RISQUE D’ÉVÉNEMENTS SUICIDAIRES CHEZ DES PERSONNES VULNÉRABLES. L’IMPORTANCE DE CETTE AUGMENTATION DÉPEND DE LA QUANTITÉ, DE LA DURÉE ET DE LA SAILLANCE DE LA COUVERTURE MÉDIATIQUE.

Le risque d’un surcroit de suicides augmente lorsque l’article décrit explicitement la méthode suicidaire, a recours à des Unes, des gros titres ou des images spectaculaires et lorsque la couverture médiatique – répétée et abondante – sensationnalise ou romantise une mort par suicide.

En revanche, une information responsable permet de soutenir un effort d’information auprès du public et d’encourager les personnes vulnérables à avoir recours à de l’aide. La publication de témoignages de personnes parvenues à surmonter une situation de crise grâce à des aides (imitation positive) peut renforcer les facteurs de protection ou les obstacles au suicide et contribue ainsi à sa prévention. Les médias devraient aussi toujours inclure des informations sur les ressources d’aide. De préférence, des services agréés de prévention du suicide, disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Ne craignez pas de parler du suicide. Plus le tabou persiste, plus le mythe s’enracine. Traiter le suicide avec prudence, même brièvement, peut modifier les idées reçues du public, corriger les mythes et ainsi encourager les personnes les plus vulnérables ou à risque à chercher de l’aide.

Nous sommes également à votre disposition pour vous accompagner dans votre réflexion. N’hésitez pas à nous contacter.





12 indications pour les professionnels des médias

Relater un fait suicidaire ou rédiger un article sur ce sujet requiert quelques précautions simples pour un traitement médiatique plus sûr. Le programme Papageno se base sur les indications éditées par l’Organisation mondiale de la santé :

INDIQUEZ OÙ TROUVER DE L'AIDE

Des informations sur les différents dispositifs d’aide devraient figurer à la fin de chaque article traitant du suicide. Ces dispositifs dépendront du contexte, mais ils pourraient inclure le médecin généraliste, des professionnels de santé mentale ainsi que des lignes téléphoniques d’assistance agréés en prévention du suicide ou le 15 (disponible 24h/24, 7 j/7).

Citer ces dispositifs d’aide ouvre la voie à un soutien immédiat aux personnes en détresse ou qui envisageraient de se suicider.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Faites état des nombreuses options thérapeutiques disponibles, ajoutez des témoignages de personnes qui ont surmonté une crise suicidaire et mentionnez les ressources auxquelles elles ont fait appel.
Mentionnez des ressources locales et/ou nationales où le public peut trouver de l’aide : traitement, information, conseils.

SENSIBILISER LE PUBLIC AU SUICIDE ET À SA PRÉVENTION, SANS DIFFUSER DE MYTHES

Il existe de nombreuses idées reçues au sujet du suicide. La recherche a montré que les articles véhiculant ce genre de mythes sont plus à risque de déclencher des comportements d’imitation. Au contraire, le public tendrait à se défaire des mythes lorsque ceux-ci sont explicitement mis à l’épreuve des faits dans les médias. Par conséquent, il est préférable de soigneusement rechercher et transmettre des informations factuelles sur le suicide. Au-delà, il est toujours aidant d’informer sur les façons de contribuer à la prévention du suicide, d’inviter les personnes suicidaires à chercher de l’aide et d’indiquer où trouver cette aide.

Retrouvez les mythes les plus répandus ici

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Ne craignez pas de parler du suicide. Plus le tabou persiste, plus le mythe s’enracine.
Ne sautez pas aux conclusions. Les raisons pour lesquelles les personnes se suicident sont généralement complexes.
Profitez de traiter du suicide pour informer les lecteurs sur ses causes, ses signes avant-coureurs, l’évolution des données épidémiologiques et les avancées thérapeutiques récentes. Reportez-vous aux études qui montrent que près de 90% des gens qui sont morts par suicide souffraient de troubles mentaux et/ou des problèmes de consommation de drogues.
Évitez de présenter le suicide comme la conséquence d’un unique événement causal, comme une perte d’emploi récente, un divorce ou de mauvaises notes. Traiter le suicide de la sorte serait simpliste et trompeur pour le grand public.
Évitez de donner au suicide une dimension romantique.

RAPPORTEZ DES TÉMOIGNAGES SUR LA FAÇON DE GÉRER LES FACTEURS DE STRESS DE LA VIE OU LES PENSÉES SUICIDAIRES, ET COMMENT OBTENIR DE L'AIDE

Fournir des témoignages de personnes qui, dans l’adversité, sont parvenues à faire face aux idées suicidaires peut aider d’autres personnes à adopter une stratégie positive similaire. Des articles détaillant comment obtenir de l’aide face à des difficultés en apparence insurmontables sont également encouragés. Ces témoignages permettent de mettre en exergue les voies possibles pour surmonter des idées suicidaires et obtenir de l’aide.

Le programme Papageno permet également d’ébaucher les réseaux de demain en même temps que d’impulser la dynamique incitant à avoir recours à ces réseaux. Dans cette nouvelle ère de la collaboration, le journaliste confronté au sujet des conduites suicidaires n’hésitera pas à contacter les professionnels de la prévention et du soin, lesquels n’hésiteront pas à lui répondre.

FAITES PREUVE D'UNE ATTENTION PARTICULIÈRE LORSQUE LE SUICIDE CONCERNE UNE CÉLÉBRITÉ

Les suicides de célébrités, sujet médiatique de choix, sont souvent considérés comme étant d’intérêt public. Or, ces mêmes suicides sont d’autant plus à même d’influencer le comportement d’imitation des individus vulnérables. Valoriser le décès d’une personne célèbre pourrait laisser suggérer que la société cautionne de tels comportements suicidaires. Pour toutes ces raisons, traiter du suicide d’une célébrité devrait se faire avec une prudence toute particulière : sans valorisation indue, ni description détaillée de la méthode employée, ou raisons simplistes mais en mettant davantage l’accent sur la vie de la personne célèbre, son action publique et les conséquences que son geste peut avoir sur son entourage. En outre, lorsque la cause du décès n’est pas connue, toute spéculation imprudente autour d’un suicide potentiel peut s’avérer néfaste. Il semble donc préférable de ne se prononcer que lorsque la cause du décès est attestée et les circonstances connues. Comme indiqué ci-dessus, les reportages doivent toujours inclure des informations sur l’accès aux ressources d’aide pour les personnes vulnérables et/ou qui pourraient être fragilisées en raison du décès.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Parlez de la souffrance qu’ils ont vécue.
S’agissant des causes du décès, évitez de citer ou d’interviewer la police ou les premiers intervenants sur les lieux des faits. Demandez conseil à des experts de la prévention du suicide.

SOYEZ PRUDENT LORSQUE VOUS INTERVIEWEZ UNE FAMILLE OU DES AMIS ENDEUILLÉS

Interviewer une personne endeuillée par un suicide constitue un témoignage pertinent sur la réalité de la perte ressentie. Cependant, cela requiert des précautions de la part du journaliste. Notamment parce que ces personnes (famille, amis ou autres) vivent une perte douloureuse et peuvent être en situation de crise. La décision d’interviewer une personne endeuillée par un suicide ne doit donc pas être prise à la légère. Ces personnes sont elles-mêmes plus à risque de se suicider car le travail de deuil les rend particulièrement vulnérables. Leur vie privée devrait être respectée à tout moment.

Dans le cadre de ses investigations auprès des proches, le journaliste pourrait être dépositaire d’informations sur le défunt dont les endeuillés n’auraient pas connaissance. La publication de telles informations pourrait être préjudiciable à ces personnes. Les journalistes doivent également examiner avec soin l’exactitude des informations reçues de la part des endeuillés dans la mesure où leur objectivité peut être altérée par la douleur.

Lorsque la perte du proche n’est pas toute récente, les personnes endeuillées peuvent témoigner sur la façon dont elles ont fait face à de telles circonstances. Cependant, parler de cette expérience peut raviver des souvenirs et des émotions douloureuses. Les personnes endeuillées qui souhaitent témoigner auprès d’un journaliste pourraient ne pas être totalement conscientes des conséquences potentielles de la diffusion publique d’informations privées. Par conséquent, un temps d’échange au préalable est souhaitable de même que des mesures afin de protéger leur intimité. Dans la mesure du possible, une relecture de l’article ainsi qu’une prise en compte des corrections avant publication est à privilégier.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Parlez de la souffrance qu’ils ont vécue.
Abstenez-vous d’insérer des images de la famille en deuil, des amis en deuil ou des funérailles.

RECONNAISSEZ QUE LES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS EUX-MÊMES SONT SUSCEPTIBLES D’ÊTRE AFFECTÉS PAR LES HISTOIRES DE SUICIDE

Le fait de travailler sur le suicide d’une personne peut aussi entrer en résonance avec les expériences propres des professionnels. L’effet peut s’avérer particulièrement sensible dans les communautés restreintes et soudées où l’implication locale des journalistes est souvent forte. Il est donc impératif que les rédactions mettent en place les aides nécessaires, notamment pour les plus jeunes journalistes. De telles aides peuvent inclure des possibilités de débriefing, des systèmes de tutorat… Les professionnels des médias ne devraient pas hésiter à chercher de l’aide au sein même ou en dehors de leur organisation s’ils se sentent fragilisés par la question du suicide.

ÉVITEZ LA MISE EN ÉVIDENCE ET LA RÉPÉTITION EXCESSIVE DES ARTICLES TRAITANT DU SUICIDE

La mise en évidence et la répétition excessive d’articles traitant du suicide induisent davantage de comportements d’imitation qu’un traitement médiatique plus discret. Dans l’idéal, ces articles devraient se trouver dans les pages intérieures, et figurer en bas de page, plutôt qu’en Une ou sur la partie haute d’une page intérieure. À la télévision tout comme à la radio, l’information sur un suicide ne devrait pas faire la Une de l’actualité mais apparaître plutôt en deuxième ou troisième sujet.

La pertinence de répéter ou de réactualiser une histoire originale devrait également être évaluée avec circonspection.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Demandez-vous s’il est d’intérêt public de rapporter cette mort.
Et mettez en balance cet intérêt public avec le risque que constitue la répétition excessive de sa couverture.

ÉVITEZ TOUT REGISTRE DE LANGAGE SUSCEPTIBLE DE SENSATIONNALISER OU DE NORMALISER LE SUICIDE, OU DE LE PRÉSENTER COMME UNE SOLUTION

Probablement plus que quiconque, les professionnels des médias connaissent l’importance des nuances du langage. Aussi, des expressions comme « l’augmentation des taux » sont à préférer aux variantes emphatiques telles qu’« épidémie de suicide ». Un discours qui laisserait entendre que le suicide est un problème majeur de santé publique, qui identifierait les facteurs de risque tout en associant un message préventif soutiendrait un effort d’information auprès de la population générale.

Au contraire, un langage qui décrirait le suicide en des termes sensationnalistes, le normaliserait ou en simplifierait les circonstances en les réduisant à l’élément déclencheur, serait à proscrire. Toute variation statistique des chiffres sur le suicide doit être vérifiée avec soin car elle peut être le résultat de fluctuations temporaires sans effet durable dans le temps. Le recours impropre au mot suicide (ex. « suicide politique ») est susceptible de désensibiliser les lecteurs à la gravité réelle du problème. Des expressions telles que « suicide raté » et « suicide réussi », sous-entendant que la mort serait une issue souhaitable, devraient être proscrites. Au contraire, une formulation telle que tentative de suicide « non aboutie » ou « non fatale » est plus précise et moins encline à une interprétation erronée.

L’expression « commettre un suicide », ne devrait pas être employée dans la mesure où elle accole une dimension criminelle au geste, dimension qui ajoute à la stigmatisation des proches du défunt et qui est susceptible de contribuer à décourager les personnes suicidaires à chercher de l’aide. On pourra lui substituer des expressions telles que « suicide abouti », « mort par suicide » ou « a mis fin à ses jours ». Pour mémoire, rappelons que le suicide reste un acte criminel dans certains pays du monde.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Utilisez des mots simples. Dites que la personne « s’est enlevé la vie », « s’est suicidée », ou « a mis fin à ses jours ».
Évitez de dire que la personne « a commis un suicide ». Cette expression désuète a une connotation d’illégalité ou d’échec moral.
Évitez de dire d’un suicide qu’il est « réussi » ou qu’une tentative de suicide « a échoué ». Le décès n’est pas une réussite.
Préférez des mots plus sobres tels que « hausse » ou « supérieur » à des termes tels qu’ »épidémie », « flambée » ou toute autre expression emphatique pour décrire la survenue récente de plusieurs cas de suicide.
Évitez d’utiliser ou de répéter des expressions péjoratives telles que «le suicide est une solution de lâcheté» qui renforcent les clichés et la stigmatisation.

NE DÉCRIVEZ PAS EXPLICITEMENT LA MÉTHODE UTILISÉE

Il y a lieu d’éviter la description détaillée de la méthode par laquelle une personne s’est suicidée ou a tenté de se suicider. En effet, la mention des détails pourrait faciliter le recours à la même méthode par des personnes vulnérables. À titre d’exemple, au moment de traiter d’une intoxication médicamenteuse, il serait imprudent de détailler le nom ou la quantité des substances ingérées, ou encore la façon dont la personne se les est procurées. Les suicides par des moyens peu communs appellent à une prudence particulière. Les relayer peut certes présenter un intérêt médiatique particulier, mais expose également au risque d’imitation. Ces méthodes peu communes risquent de plus de faire l’objet d’un traitement médiatique sensationnaliste et leur diffusion pourrait être accélérée par les réseaux sociaux.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Évitez d’inclure des photos ou des vidéos de la scène du suicide ou de la méthode employée.
Préférez « La personne a pris un cocktail de médicaments » plutôt que de donner la posologie ainsi que le nom du médicament utilisé pour le suicide.

NE FOURNISSEZ PAS DE DÉTAILS QUANT AU LIEU DU SUICIDE OU DE LA TENTATIVE DE SUICIDE

Il arrive qu’un lieu donné se forge la réputation d’être particulièrement propice au suicide. Il en est ainsi de certains ponts, grands immeubles, falaises, gares ou passages à niveau où des gestes suicidaires, fatals ou non, ont régulièrement lieu. Les professionnels des médias devraient mettre un soin particulier à ne pas promouvoir de tels lieux. Pour ce faire, ils pourront éviter, par exemple, de les décrire de façon sensationnaliste ou de mettre en exergue le nombre d’incidents qui y ont lieu. Une prudence est particulièrement requise lorsqu’un suicide ou une tentative de suicide se déroule au sein d’un établissement d’enseignement ou d’une institution spécifique telle que prisons ou unités psychiatriques qui accueillent des personnes particulièrement vulnérables.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Plutôt que d’écrire « Il a sauté depuis le dernier étage de l’immeuble situé rue xxx à l’angle de l’avenue xxx », préférez « La personne s’est donnée la mort depuis un bâtiment local »

N’EMPLOYEZ PAS DE GROS TITRES SENSATIONNALISTES

Les gros titres ont pour vocation d’attirer l’attention des lecteurs en synthétisant l’essentiel de l’information. L’utilisation du mot « suicide » devrait y être évitée, de même que toute référence explicite au lieu ou à la méthode du suicide. Lorsque les titres peuvent faire l’objet d’une réécriture, une collaboration entre l’auteur de l’article et le rédacteur en chef est souhaitable afin de s’assurer qu’un titre approprié soit publié.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Évitez de rédiger la Une et/ou les gros titres de façon sensationnaliste (par exemple : « Kurt Cobain a utilisé un fusil de chasse pour se suicider »). Informer les lecteurs sans mettre le suicide en évidence (par exemple : « Kurt Cobain meurt à 27 ans »).

N’UTILISEZ PAS DE PHOTOGRAPHIES, DE SÉQUENCES VIDÉO OU DE LIENS VERS DES MÉDIAS SOCIAUX

Mieux vaut ne pas utiliser de photographies, de séquences vidéo ou de liens vers des médias sociaux d’un cas de suicide, particulièrement s’il s’agit d’en faire clairement apparaître le lieu ou la méthode. De plus, il ne devrait pas être fait usage de photographies de la victime. En tout état de cause, le recours à des photographies devrait être subordonné à l’autorisation explicite de la famille. S’il est décidé d’en faire usage, ces images ne devraient pas être mises en évidence, ni servir de support à une valorisation inconsidérée de l’individu. Les études montrent que les supports visuels d’actes suicidaires réactivent le comportement suicidaire de personnes vulnérables et peuvent ensuite déclencher un geste par imitation lors d’une crise personnelle. Une coordination étroite du travail éditorial sur le texte et les visuels est donc recommandée. Par ailleurs, les messages d’adieu laissés par la victime (lettre, message sur les réseaux sociaux ou courriels) ne devraient pas être publiés.

SUICIDE : QUE FAIRE ? QUOI ÉVITER ?

Utiliser des photos de famille, de l’école du défunt ou de son travail.
Au lieu de “Jean Dupont a laissé une lettre d’adieu dans laquelle il dit que…”, préférez « Une lettre du défunt a été trouvée ; elle est en cours d’examen par le médecin légiste. »

 

Téléchargez les indications de l’OMS

À travers la réduction des effets d’incitation et la promotion des effets de prévention, les bénéfices à attendre d’une sensibilisation des journalistes à la question du suicide sur la réduction des conduites suicidaires qui en découle semblent donc majeurs.

Indications pour les modérateurs

Pour qu’un article ou un post reste sûr pour tous ses lecteurs, il est important de modérer les commentaires. Si vous n’avez aucun contrôle sur les commentaires du site pour lequel vous écrivez, partagez ces conseils avec l’équipe rédactionnelle.

LISEZ LES COMMENTAIRES RÉGULIÈREMENT

Si vous avez le temps (ou le personnel) nécessaire, vérifiez régulièrement la section des commentaires. Adaptez la fréquence des vérifications au volume et à la fréquence des commentaires reçus. Si vous n’avez pas le temps ou le personnel nécessaire, mais que vous voulez malgré tout autoriser les commentaires et les retours, insérez un avertissement pour que le public sache que les commentaires ne sont pas modérés en permanence. Indiquez le numéro d’une ligne d’assistance téléphonique ou un lien vers un service de prévention du suicide dans l’avertissement. Vous pouvez également prévoir un formulaire de contact ou autre moyen permettant aux lecteurs de signaler tout commentaire inapproprié ou préoccupant.

REMETTEZ LA CONVERSATION SUR LES RAILS

Il arrive que les commentaires s’éloignent du sujet ou s’attardent sur des sujets sans lien avec l’article. Pour remettre la conversation sur les rails, contactez les auteurs des commentaires en privé et expliquez-leur le type de retour ou de dialogue que vous attendez.

CHOISISSEZ LE TYPE DE COMMENTAIRES LE MIEUX ADAPTÉ À VOTRE ARTICLE

Certains blogs et plateformes permettent de paramétrer le style et l’affichage des commentaires. Choisissez en fonction de vos besoins et de votre capacité à les modérer.

INTERVENEZ EN CAS DE COMMENTAIRES À CARACTÈRE DANGEREUX, DÉSOBLIGEANT, INSULTANT OU DISCRIMINATOIRE

Dans un monde idéal, la section des commentaires devrait permettre aux lecteurs d’avoir un dialogue civilisé, de réfléchir, et de donner un retour sur votre article. Malheureusement, certaines personnes essaieront de détourner cet espace pour servir leurs propres intérêts. Pour limiter les commentaires inappropriés, pensez à rédiger des conditions d’utilisation claires et compréhensibles.

Par exemple : « Aucun commentaire injurieux, raciste ou discriminatoire ne sera toléré. Veuillez également vous abstenir de partager les détails choquants de vos expériences personnelles. Les commentaires qui ne respectent pas ces conditions d’utilisation seront supprimés et leur auteur risque d’être exclu de ce fil de commentaires. »

De cette façon, si un utilisateur ne respecte pas les règles de conduite, vous pourrez vous appuyer sur les conditions d’utilisation pour supprimer le commentaire inapproprié. Rédigez une réponse type à utiliser quand les auteurs de commentaires ne respectent pas les conditions d’utilisation.

ÉVITEZ D’ENTRER EN CONFLIT AVEC UN LECTEUR DANS LA SECTION DES COMMENTAIRES

Évitez d’entrer en conflit par commentaires interposés avec les personnes qui n’ont pas respecté les conditions d’utilisation. Si une personne ne respecte pas les conditions d’utilisation, envoyez-lui un avertissement ou contentez-vous de supprimer le commentaire et de bloquer son auteur. Vous pouvez également communiquer une adresse e-mail personnelle au cas où la personne souhaite aborder son problème en privé.

N’IGNOREZ PAS LES MENACES DE SUICIDE

Si vous n’êtes pas en mesure de gérer les menaces de suicide ou d’aider les personnes qui traversent une crise émotionnelle, insérez un avertissement plus complet qui explique clairement que les commentaires ne sont pas modérés en temps réel, et indiquez le numéro de téléphone des urgences.

Pourquoi indiquer où trouver de l’aide ?

L’effet Papageno se manifeste lorsque la médiatisation d’un suicide a un effet de prévention.
Une étude portant sur les reportages réalisés à la suite des suicides de Daron Richardson et de Jamie Hubley à Ottawa en 2010 et 2011 (1), relate une augmentation importante du nombre de visites à l’urgence pédiatrique locale pour des troubles de santé mentale, dans les 28 et 90 jours qui ont suivi les suicides de Daron et Jamie, comparativement aux mêmes dates dans les années précédentes. Bien que cette étude ait constaté une importante hausse du taux de visites à l’urgence pédiatrique locale pour des troubles de santé mentale à la suite de ces deux suicides médiatisés, elle n’observe aucune différence quant à la gravité des symptômes de maladie mentale ou des tendances suicidaires dans le cadre de ces consultations. Ceci suggère que l’attention médiatique a peut-être mis en lumière les problématiques de santé mentale au sein de la communauté sans pour autant que les jeunes ne pensent davantage au suicide.
L’étude relève également que la couverture médiatique a été faite, dans l’ensemble, avec délicatesse. Les articles étaient aussi accompagnés d’une liste de ressources auxquelles les jeunes en détresse pouvaient s’adresser pour obtenir de l’aide.  Les personnes interviewées offraient de l’information sur la prévention du suicide, notamment les signes avant-coureurs, les ressources à contacter, les gestes à poser et l’aide à apporter. Car le simple fait de parler de suicide n’entraîne pas d’autres suicides. Par contre, un accès en temps opportun à du soutien et à des ressources de soin peut sauver des vies.
En d’autres termes, les médias peuvent jouer un rôle actif dans la prévention du suicide en publiant les recours existants (que ce soit des services de santé, de santé mentale, d’assistance téléphonique…).

Des informations sur les différents dispositifs d’aide devraient donc figurer à la fin de chaque article traitant du suicide. Ces dispositifs dépendront du contexte, mais ils pourraient inclure le médecin généraliste, des professionnels de santé mentale ainsi que des lignes téléphoniques d’assistance agréées en prévention du suicide ou le 15 (disponible 24h/24, 7 j/7).

Citer ces dispositifs d’aide ouvre la voie à un soutien immédiat aux personnes en détresse ou qui envisageraient de se suicider.

4 mythes autour du suicide

Comme pour la plupart des sujets sensibles, la question ne serait pas tant « Faut-il parler du suicide ? », mais plutôt « Comment bien parler du suicide ? ».

Bien parler du suicide, c’est tout simplement le faire dans un souci de précision et d’exactitude. C’est s’atteler à soigneusement déconstruire les mythes qui l’entourent très fréquemment en refusant de les alimenter. De ces multiples mythes,  4 grands thèmes se dégagent régulièrement. Au journaliste, au blogueur, au professionnel de la prévention du suicide ou à toute personne qui devra un jour traiter du sujet, ce document pourra servir de source minimale à une information juste.

MYTHE 1 : AVOIR DES IDÉES SUICIDAIRES OU FAIRE UNE TENTATIVE DE SUICIDE, C’EST ANODIN

« Ma femme parlait tout le temps de se suicider. Je pensais qu’elle disait ça pour qu’on la remarque, qu’on fasse attention à elle. Je pensais que c’était sa façon d’attirer l’attention sur elle. Je n’ai jamais cru qu’elle parlait sérieusement. »

Pascal, 40 ans

RÉALITÉ

Avoir envie de mourir, avoir des pensées suicidaires est quelque chose de fréquent. Face à une même situation, chacun réagit de façon différente et des évènements de vie difficile (chômage, violence, deuil, traumatisme…) n’amènent pas obligatoirement à penser au suicide. On peut traverser de nombreuses épreuves sans jamais avoir d’idées suicidaires. Leur présence n’est donc jamais banale, normale. Il est indispensable de toujours prendre au sérieux la présence d’idées suicidaires.

Toutes les personnes qui ont des idées suicidaires ne passeront pas à l’acte mais il ne faut pas pour autant banaliser leur existence. Elles doivent, au contraire, bénéficier d’une écoute et d’une aide médicale adaptée.

Une personne qui parle facilement de ses idées suicidaires n’a pas moins de risque de passer à l’acte. Souvent, dans le cas d’un suicide, un proche de l’entourage familial ou amical, un médecin, un professeur, un collègue, avait été le confident du projet suicidaire.

Les raisons qui poussent quelqu’un à se suicider sont multiples. Il est important de ne pas préjuger de la gravité ou de la sincérité des idées suicidaires.

La dangerosité apparemment faible de certaines tentatives de suicide ne doit pas amener à les banaliser. Il est faux de penser qu’une tentative de suicide est faite pour attirer l’attention sur soi ou exercer sur l’entourage un quelconque chantage. Tenter de se suicider c’est chercher à mourir. De plus, la répétition des tentatives de suicide chez une personne ne doit pas amener à banaliser la présence d’idées suicidaires. Une personne qui a déjà fait des tentatives de suicide est plus à risque de tenter de se suicider à nouveau. Ce qui compte c’est la représentation du geste pour la personne, la détermination qu’elle avait au moment de le réaliser. Il n’existe pas de « petites » ou de « fausses » tentatives de suicide. La gravité d’un geste suicidaire n’est pas déterminée uniquement par la dangerosité du moyen utilisé.

MYTHE 2 : ON NE PEUT PAS PRÉVOIR

« Mon fils allait moins bien depuis quelques mois, il s’isolait beaucoup, n’allait plus à son entraînement de foot. Ce qui aurait dû m’alerter, c’est qu’il m’a dit à plusieurs reprises qu’il était un fardeau pour tout le monde… À ce moment là, je n’imaginais pas que cela pouvait être aussi sérieux… » 

Claude, 73 ans

RÉALITÉ

Par la violence et la charge émotionnelle qui l’entourent, le suicide apparaît souvent comme un acte désespéré, incompréhensible, que rien ne pouvait laisser prévoir.  Pourtant, il n’y a pas de suicide qui ne soit précédé, depuis plus ou moins longtemps, d’une souffrance intense ou d’une altération du fonctionnement de la personne. La crise suicidaire est un moment de délibération entre la mort, progressivement perçue comme seul moyen d’échapper à une situation insupportable, et la perspective, progressivement restreinte, d’une vie différente. Comme il s’agit bien d’une mise en balance plus que d’un souhait ferme et définitif de mourir, cette délibération s’accompagne le plus souvent d’appels à l’aide ou d’interpellations plus ou moins explicites. On estime ainsi que 80% des personnes qui se sont suicidées ont consulté leur médecin traitant dans la semaine précédant leur mort.

Il arrive que les personnes évoquent clairement leurs idées suicidaires, que ce soit à leurs proches, à leur médecin, ou même parfois sans que cela soit adressé (journal intime, lettre,…).
Quelque soit le ton sur lequel ces idées sont évoquées, elles sont toujours à prendre au sérieux et justifient une consultation rapide avec un professionnel.

Parfois, les propos sont plus indirects ou allusifs. Ainsi, des phrases telles que « Je n’en peux plus de cette vie là » ou « Vous seriez plus tranquilles sans moi », sont à prendre tout à fait au sérieux. Ils témoignent souvent de l’ambivalence de la personne en souffrance qui souhaite interpeller sans pour autant inquiéter ou être un fardeau pour son entourage (pensée fréquente pendant les crises suicidaires).

Enfin, d’autres signes, plus indirects encore, peuvent laisser suspecter un risque de passage à l’acte suicidaire. Certains de ces signes témoignent de la situation de crise et de souffrance intense dans laquelle se trouve la personne. C’est d’ailleurs surtout l’idée d’une rupture, d’un changement avec le comportement habituel qui doit interpeller : isolement, abandon des activités habituelles, irritabilité, repli… Parfois, au contraire, une jovialité ou une apparente sérénité, dénotant par leur caractère inhabituel, peuvent résulter d’une tentative de « faire bonne figure » ou d’un soulagement que procure le fait d’avoir arrêté la décision de se suicider. D’autres indices peuvent être liés au projet suicidaire en lui même et à ses préparatifs. La personne pourra ainsi laisser une lettre d’adieu, faire de dons ou des lègues, confier son animal de compagnie à un tiers…

Dans tous les cas, dès lors qu’elles sont suspectées, la question des idées suicidaires peut être très clairement et très simplement posée. Les experts s’accordent sur le fait que demander à quelqu’un « Avez-vous envie de mourir ? » ou « Avez-vous des idées suicidaires ? » n’incitera pas la personne à passer à l’acte. Cela permettra au contraire d’orienter, d’offrir un certain soulagement à la personne qui n’aura pas osé en parler auparavant et à lui proposer de rencontrer un professionnel au plus vite.

MYTHE 3 : IL EXISTE UNE CAUSE UNIQUE ET FACILEMENT IDENTIFIABLE

« Il pense que j’ai tenté de mettre fin à mes jours pour qu’il revienne après que nous nous soyons séparés. Mais c’est beaucoup plus compliqué que ça. Aussi loin que je me souvienne, c’est compliqué. » 

Adja, 37 ans

RÉALITÉ

Les processus pouvant amener un individu au passage à l’acte suicidaire sont nombreux et complexes. Il n’existe pas une seule et unique cause facilement identifiable au suicide.

Le risque de suicide ne peut pas être détecté par des examens médicaux simples comme une prise de sang, une radiographie, une imagerie cérébrale, comme cela peut être le cas par exemple pour un cancer ou un diabète. C’est lors d’une évaluation psychiatrique avec un médecin que l’on pourra estimer la gravité des idées suicidaires d’une personne ainsi que les facteurs pouvant entrainer un passage à l’acte suicidaire. Il n’y a pas de diagnostic de suicide, mais une évaluation qui repose sur une probabilité statistique et il est impossible d’établir un « portrait robot » de la personne suicidaire. C’est devant un faisceau d’arguments que le risque suicidaire pourra être évalué et non pas devant un simple événement de vie négatif, tels qu’une rupture sentimentale ou une perte d’emploi. Le suicide ne peut donc pas seulement être attribué à un évènement de vie négatif qui serait survenu quelques jours ou semaines
avant le passage à l’acte.

Certains facteurs de risque ont pu être identifiés. Citons-en quelques uns :

• Les pathologies mentales telles que la dépression ou l’abus de substances (l’alcool, le cannabis ou la cocaïne), sont des facteurs de risque majeur. Cela ne veut pas dire que tous les patients dépressifs vont se suicider ni que tous les suicidés auraient pu être diagnostiqués « dépressifs » avant leur passage à l’acte. Cela signifie simplement qu’avoir une dépression ou qu’être dépendant à l’alcool ou aux drogues augmente le risque de passage à l’acte suicidaire.

• Il a également été démontré l’existence d’une possible vulnérabilité familiale aux tentatives de suicide et aux suicides, en effet, le fait d’avoir un parent qui s’est suicidé augmente le risque suicidaire dans la famille.

• Les facteurs démographiques, culturels et socio-économiques doivent également être pris en compte : sexe, âge,  situation familiale, préférence sexuelle, activité, niveau d’étude, niveau de revenus, religion…

Les évènements de vie difficiles tels qu’une perte d’emploi ou une rupture ne sont en général que des facteurs précipitant, et c’est l’intrication de facteurs de risque à des facteurs précipitant qui peut aboutir au passage à l’acte suicidaire. Les comportements suicidaires sont donc multi-déterminés, et l’absence d’un groupe à risque unique et facilement identifiable pouvant expliquer la majorité des suicides fait en sorte qu’il est nécessaire d’avoir des programmes diversifiés en vue de prévenir le suicide.

MYTHE 4 : ON NE PEUT RIEN FAIRE

« Je sentais qu’elle n’allait pas bien mais je n’ai pas osé lui demander. J’avais peur que ça lui donne des idées, que ça la pousse à se tuer… Et si elle s’était livrée à moi, qu’aurais-je pu lui dire ? Elle n’a pas eu besoin de ça, elle s’est suicidée. » 

Maëlis, 17 ans

RÉALITÉ

Le suicide a longtemps fait, et fait encore l’objet de représentations à connotations morales opposées. Certains le perçoivent comme un acte résolu et courageux pour dépasser les difficultés de la vie (maladie, vieillissement, perte de proches, rupture sentimentale, divorce, etc.). De ce point de vue, il n’y aurait rien à faire face au suicide, car il résulterait d’une décision ferme à respecter. D’autres le perçoivent comme un acte honteux, amoral. Ces représentations peuvent expliquer qu’il est difficile, pour une personne suicidaire, de parler de son envie de se donner la mort. De la même manière de nombreuses personnes ne se sentent pas capables ou légitimes pour aider une personne en détresse.

En outre, si la question du suicide dérange, la difficulté à en parler est d’autant plus importante qu’il existe une idée communément répandue selon laquelle interroger quelqu’un sur ses idées suicidaire l’inciterait à passer à l’acte. En d’autres termes, parler du suicide entraînerait la mort.

Pourtant, au delà du jugement moral, le suicide peut être considéré comme résultant d’une grande souffrance. En effet, la personne suicidaire se trouve généralement dans un tourbillon où la rigidité psychique et le désespoir empêchent toute pensée rationnelle et guident la personne vers une seule solution qui est de se donner la mort. De multiples contraintes, anciennes ou intercurrentes, poussent la personne, non pas à prendre la décision, mais bien à être contraint au choix forcé (ou non choix) de se donner la mort.

Dans cette perspective, on peut en parler pour aider. La personne suicidaire se sentira le plus souvent soulagée d’être écoutée, entendue et il sera possible de l’orienter au mieux vers les professionnels de santé capables de conduire une prise en charge adaptée.

Il existe de nombreux professionnels à qui s’adresser lorsqu’on découvre que l’un de ses proches a des idées suicidaires, ou que l’on en a soi même. Au sein des Centres hospitaliers de la plupart des villes, il existe des consultations d’urgences générales ou psychiatriques où il est possible de rencontrer un psychiatre ou un infirmier 24h sur 24h. Il existe également des lignes d’écoute téléphoniques qui peuvent permettre de soutenir une personne en souffrance. D’autres structures, tels que les Centres médico-psychologiques, les Centres de crise… peuvent également aider toute personne en souffrance à passer un cap afin d’éviter un passage à l’acte suicidaire.

Ainsi devant une personne en crise suicidaire, en parler est la première étape, orienter au mieux et au plus vite est la seconde étape. Une personne en crise suicidaire peut être aidée. Dans la majorité des cas, avec une prise en charge adaptée, les idées suicidaires cèdent et ne réapparaissent plus.

Rédacteurs : Olivia Barasino, Victoire Bénard, Marion Brossard, Anne Creton, Damien Galland, Axelle Gharib, Charles-Edouard Notredame et Anaïs Vaglio.

Histoires de vie

TÉMOIGNER DE SES IDÉES SUICIDAIRES OU DE LA DOULEUR RESSENTIE APRÈS LA PERTE D'UN PROCHE N'EST PAS CHOSE AISÉE. PEU DE TÉMOIGNAGES EXISTENT. MOINS ENCORE SONT DIFFUSÉS.

Pourtant, une étude scientifique menée par Niederkrotenthaler et son équipe(1) abonde dans le sens d’un impact préventif de certains articles : ceux l’accent est mis sur les mécanismes d’adaptation positive en cas de crise suicidaire. Ils sont associés à une diminution des taux de suicide dans la zone géographique où la couverture atteint une grande partie de la population. Ce potentiel de protection des médias a été baptisé effet Papageno. Suite à cette première étude sur l’effet Papageno, d’autres études ont identifié un effet protecteur des messages médiatiques tels que la capacité que peut avoir une personne à surmonter une situation de crise sans recourir à l’auto-agression grâce à des aides.

La publication de témoignages de personnes parvenues à surmonter une situation de crise grâce à des aides (imitation positive) permet donc de renforcer les facteurs de protection ou les obstacles au suicide et contribue ainsi à sa prévention. En partageant ces quelques portraits, notre intention est d’offrir des témoignages sur la réalité de la souffrance psychique mais aussi sur l’entraide et les recours possibles. Ces ressources narratives ont été collectées sur le web. Nous les partageons avec vous.

TÉMOIGNAGES

À 15 ans, Ian Alexander est l’une des révélations de la série fantastique « OA ». Il témoigne ICI de comment il a fait face à ses idées suicidaires.

VOIR L'ARTICLE

Yohann Diniz : la longue marche. A lire sur le site de Libération.

VOIR L'ARTICLE

PewDiePie est un vidéaste suédois ; l’un des Youtubers les plus influents à ce jour dans le monde. A l’occasion de la semaine d’information en santé mentale, il livre un témoignage très personnel.

VOIR L'ARTICLE

Le rappeur américain, Kid Cudi annonce sur Facebook : sans l’hospitalisation, « je me serais fait du mal »

VOIR L'ARTICLE

ENTRAIDE

Océane Lavoie, 14 ans, a lancé un puissant message sur les réseaux sociaux après avoir été victime de cyberintimidation.

VOIR L'ARTICLE

Saviez-vous qu’un petit discours peut tout changer ? #SmallTalkSavesLives, une campagne des Samaritains.

VOIR L'ARTICLE

(1) : Niederkrotenthaler T, Voracek M, Herberth A, Till B, Strauss M, Etzersdorfer E et al. Role of media reports in completed and prevented suicide – Werther v. Papageno effects. Br J Psychiatry. 2010;197:234–43.

Un réseau français de suicidologues

Le programme Papageno est soutenu par le Groupement d’études et de prévention du suicide (Geps), société savante en suicidologie française et la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale (F2RSM Psy) Hauts-de-France. Dans chaque région, un référent est disposé à vous apporter des informations s’agissant de la problématique du suicide.

En effet, les professionnels – qu’ils soient journalistes, contributeurs du web ou membres d’une institution – devraient se référer à des sources d’information fiables et à des statistiques validées lorsqu’ils ont à traiter du suicide. Dans de nombreux pays, des agences de statistiques gouvernementales fournissent des données sur les taux annuels de suicide, souvent classés par âge et par sexe. En France, il s’agit du CépiDc, Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès. Par ailleurs, les États Membres rendent à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) leurs données concernant la mortalité (y compris sur le suicide).

Il est donc préconisé de se rapprocher d’experts chaque fois que cela s’avère possible. Ces experts peuvent aider à dissiper certaines idées reçues à propos du suicide. Ils peuvent également donner des conseils sur la prévention du suicide en général, et, plus spécifiquement, informer sur la gestion des facteurs de risque.

Si vous êtes à la recherche d’une personne-ressource dans votre département, n’hésitez pas à nous contacter.





Nos alertes-médias

Chaque fois qu’un fait divers expose à un risque particulièrement élevé d’effet Werther, la prudence est requise. L’équipe du programme Papageno diffuse donc des alertes aux médias.

Il peut s’agir de la surmortalité suicidaire dans un corps de métier, du suicide d’une célébrité, de recommandations face à un challenge suicidaire…

Ces alertes-médias fournissent des pistes de compréhension et des éléments de prudence qui vous permettront de trouver un juste équilibre entre des impératifs tels que le « droit du public à l’information » et le risque d’imitation.

Si vous êtes à la recherche d’une personne-ressource dans votre département, n’hésitez pas à nous contacter.





Le vif du sujet

Sur des sujets en lien avec l'actualité, l'équipe du programme Papageno prend la plume afin d'offrir son point de vue. Engagés dans la prévention de la contagion suicidaire, les auteurs proposent des pistes de réflexion et d'intervention stratégiques.

Découvrez :

le vif du sujet #2 : le point de vue de Papageno sur une ligne d’appel dédiée à la prévention du suicide (parution février 2018)

VOIR L'ARTICLE

le vif du sujet #1 : le point de vue de Papageno sur la série « 13 raisons de »

VOIR L'ARTICLE

Vous pouvez vous abonner afin de recevoir ces publications.





© 2018 PAPAGENO SUICIDE.
  • Twitter
  • Facebook
  • Google