Ce 11 juillet, le décès du juge Jean-Michel Lambert a largement été relayé dans les médias. Et nous adressons une pensée de soutien à ses proches.
Nombreux sont les journalistes qui, pour éclairer le geste, ont rappelé le contexte de l’affaire Grégory qui défraye les chroniques depuis 30 ans déjà.
Sans présager de l’histoire de vie du juge Lambert, ce contexte permet de rappeler qu’un geste suicidaire résulte toujours d’une souffrance intense. Cette détresse est telle qu’elle dépasse les capacités de l’individu à y faire face, du fait de sa vulnérabilité.
De multiples contraintes, anciennes ou intercurrentes, poussent la personne, non pas à prendre la décision, mais bien à être contraint au choix forcé (ou non choix) de se donner la mort.
Dans cette perspective, parler avec une personne ayant des idées suicidaires peut aider. La personne se sentira le plus souvent soulagée d’être écoutée, entendue et il sera possible de l’orienter au mieux vers les professionnels de santé capables de conduire une prise en charge adaptée.
Il existe de nombreux professionnels à qui s’adresser lorsqu’on découvre que l’un de ses proches a des idées suicidaires, ou que l’on en a soi-même. En premier lieu, le médecin généraliste. Au sein des Centres hospitaliers de la plupart des villes, il existe également des consultations d’urgences générales ou psychiatriques où il est possible de rencontrer un psychiatre ou un infirmier 24h sur 24h. D’autres structures, tels que les Centres médico-psychologiques, les Centres de crise… peuvent également aider toute personne en souffrance à passer un cap afin d’éviter un passage à l’acte suicidaire.
Ainsi devant une personne en crise suicidaire, en parler est la première étape, orienter au mieux et au plus vite est la seconde étape. Une personne en crise suicidaire peut être aidée. Dans la majorité des cas, avec une prise en charge adaptée, les idées suicidaires cèdent et ne réapparaissent plus.
Nous rappelons également aux journalistes qu’en cas de suicide, un traitement médiatique précautionneux est souhaitable et ce d’autant plus lorsque la personne décédée est socialement connue. Ainsi, nous préconisons de :
- Ne pas préciser ni illustrer avec force détails le moyen létal utilisé,
- Informer les lecteurs sans sensationnaliser le suicide, ni le mettre en évidence,
- Utiliser des expressions comme « mort par suicide », « suicide abouti » ou « il s’est tué » plutôt que présenter le suicide comme étant « réussi »,
- Lorsque la cause du décès n’est pas connue, toute spéculation imprudente autour d’un suicide potentiel peut s’avérer néfaste. Il semble donc préférable de ne se prononcer que lorsque la cause du décès est attestée,
- Mentionnez des ressources locales et/ou nationales où le public peut trouver de l’aide : traitement, information, conseils.
- Évitez de présenter le suicide comme la conséquence d’un unique événement causal.