Les contenus en ligne tels que les réseaux sociaux offrent des opportunités d’expression notamment lorsqu’on se sent en détresse. Quant à la médiatisation d’un suicide, elle suscite souvent de nombreux commentaires.
Si vous ressentez de l’inquiétude, prenez toujours au sérieux tout contenu suggérant qu’une personne pourrait penser au suicide, mais assurez-vous de fixer des limites quant au type de soutien que vous êtes en mesure d’offrir et au moment où vous pouvez l’offrir.
QUE FAIRE ?
Avant de répondre à une personne qui évoque des propos suicidaires, posez-vous les questions suivantes :
- Êtes-vous en mesure d’apporter un soutien à la personne si nécessaire ?
- Savez-vous où vous pouvez demander de l’aide et vers qui orienter l’autre personne pour un soutien plus complet ?
- Y a-t-il quelqu’un d’autre qui soit mieux placé pour vous aider ?
- Répondre à la personne vous mettra-t-il en difficulté voire en danger ?
- Comprenez-vous votre rôle et les limites du soutien que vous pourriez apporter ?
Si vous êtes inquiet ou si vous ne vous sentez pas à l’aise de répondre, passez le relai. Ne pensez pas qu’il est de votre responsabilité de lui tendre la main. Au lieu de cela, vous pouvez faire ce qui suit :
- Informez un adulte ou un ami de confiance.
- Demandez conseil à un professionnel (par exemple, le 3114, le numéro national de prévention du suicide, ouvert 24h/24 et 7j/7, appel gratuit).
- Signalez tout contenu suicidaire où l’urgence vitale est engagée à la plateforme Pharos.
Si vous faites un signalement auprès de la plateforme Pharos, soyez prêt à fournir les informations suivantes : Votre nom et vos coordonnées – Le fait que quelqu’un vous ait dit en ligne qu’il envisageait de mettre fin à ses jours ou qu’il était en train de faire une tentative de suicide – Ce que la personne a dit en ligne et qui indique qu’elle court un risque immédiat de suicide – La date et l’heure de la publication – Le lien vers la publication – L’identité de la personne et sa localisation actuelle, si vous connaissez ces informations.
Il est possible qu’un professionnel de la plateforme vous contacte suite à votre signalement afin de recueillir des informations complémentaires. Gardez votre téléphone à portée de main.
QUE DIRE ?
Si vous décidez de répondre à une personne qui tient des propos suicidaires, faites-lui savoir que vous vous souciez d’elle et répondez sans jugement, sans suppositions ni interruptions.
- Répondez toujours en privé (par exemple, par DM ou MP), car la conversation est privée et peut devenir bouleversante ou déchirante pour les autres.
- Précisez exactement pourquoi vous vous inquiétez pour elle (ex :« D’après ce que tu as publié, il semble que tu traverses une période difficile »).
- Soyez empathique (ex. : « j’entends ta souffrance » plutôt que « je te comprends »).
- Laissez la personne expliquer ses pensées, ses sentiments et ses expériences dans ses propres mots.
- Faites preuve de compréhension quant à sa peine sans toutefois vous mettre en difficulté. En effet, l’évaluation d’une crise suicidaire relève du travail d’un professionnel (ex : « Ça n’a pas l’air d’aller en ce moment, veux-tu en parler ? »).
- Évitez de la contredire ou de chercher à corriger sa vision des faits (ex : « Que ressens-tu par rapport à ça ? »).
- Entendez sa colère, nommez-la, sans pour autant prendre position.
- Essayez de rester neutre et de manifester de la bienveillance, dans une posture de non-jugement.
- Ne minimisez pas les émotions qu’elle ressent.
- Évitez les formulations telles que « Bientôt ça va aller mieux » ou « au moins il (elle) ne souffre plus ».
- Si à un moment donné vous pensez avoir dit une mauvaise chose, ne paniquez pas. Montrez que vous vous souciez d’elle et que vous voyez qu’elle traverse une période difficile.
IMPORTANT : Rassurez-la en lui indiquant qu’un soutien est disponible et encouragez-la à demander l’aide d’un professionnel. Transmettez rapidement une ressource professionnelle. En France, le 3114 est le numéro national de prévention du suicide. Gratuit, ce service propose une écoute professionnelle et confidentielle, 24h/24 et 7j/7, par des infirmiers et psychologues spécifiquement formés.
Ne vous attendez pas toujours à recevoir une réponse positive et ne prenez pas cela personnellement ; cette personne peut avoir du mal à envisager d’autres options, se sentir en colère, bouleversée ou ambivalente. Elle appréciera peut-être votre aide plus tard, lorsqu’elle se sentira mieux.
Si elle ne veut pas d’aide, voici quelques façons utiles de répondre :
- Dites-lui « Ce n’est pas grave si tu ne veux pas me parler, mais il est important que tu puisses parler à quelqu’un. Je te transmets un numéro où tu pourras obtenir l’aide dont tu as besoin : le 3114. Les professionnels répondent jour et nuit ».
- Signalez la publication à l’équipe de sécurité des réseaux sociaux en tant que contenu inquiétant.
ET APRÈS ?
De telles expositions peuvent avoir un impact sur votre propre équilibre psychique. Vous pouvez vous sentir bouleversé ou troublé par les publications que vous avez écrites, partagées ou vues. Si tel est le cas :
- Parlez à quelqu’un de ce que vous ressentez.
- Prenez une pause. Cela peut inclure de s’éloigner pendant un certain temps des réseaux sociaux ou de faire une activité qui n’implique pas les réseaux sociaux.
- Prenez le contrôle du contenu que vous voyez. Si vous traversez une période difficile, vous pourriez minimiser la quantité de contenu lié au suicide auquel vous êtes exposé en masquant certaines publications sur votre flux ou en vous désabonnant de comptes qui pourraient vous causer de la détresse.
