Pour aller au-delà du choc et de l’incompréhension que nous pouvons ressentir face au suicide de l’infirmier travaillant au sein de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, l’équipe du Programme Papageno encourage les médias à informer le public sur la réalité complexe du suicide, le recours au suicide n’étant jamais déterminé par une cause unique. Les troubles mentaux, tels que la dépression ou la consommation de substances, constituent par exemple des facteurs de risque suicidaire majeurs. Ils peuvent affecter les capacités d’une personne à gérer les événements de vie stressants et les conflits interpersonnels. Des reportages qui rendraient compte de cette complexité seraient propres à informer le public. Pour ce faire, nous invitons les journalistes à prendre contact avec des experts de la question (nous tenons à votre disposition une liste de contacts répartis sur le territoire national).
S’agissant du repérage des signes avant-coureurs, on estime que 80% des personnes qui se sont suicidées ont consulté leur médecin traitant dans la semaine précédant leur mort. Dans une étude, la psychologue québécoise Monique Séguin pointe que seules 10% des personnes ne donnent pas d’indices de suicide. Les experts s’accordent sur le fait que demander à quelqu’un « Avez-vous envie de mourir ? » ou « Avez-vous des idées suicidaires ? » n’incitera pas la personne à passer à l’acte. Cela permettra au contraire d’orienter, d’offrir un certain soulagement à la personne qui n’aura pas osé en parler auparavant et à lui proposer de rencontrer un professionnel au plus vite. Aussi, nous invitons les médias à diffuser un numéro de téléphone vers lequel orienter les personnes ayant des idées suicidaires. Afin qu’elles puissent exprimer leur souffrance et être pris en soin.
Liste des ressources disponibles :
Si vous avez des idées suicidaires, contactez votre médecin traitant, un centre médico-psychologique proche de votre domicile. En cas d’urgence vitale, appelez le 15.
L’Organisation Mondiale de la Santé a édité des points de repères pour les journalistes afin de traiter médiatiquement du suicide. L’une d’elle invite notamment à éviter la description détaillée de la méthode par laquelle une personne s’est suicidée ou a tenté de se suicider.