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Suicide, web et réseaux sociaux : quels enjeux ?

Faut-il avoir peur des médias numériques ?

Les quelques études disponibles à ce jour sur l’impact des représentations du suicide dans les médias en ligne et les réseaux sociaux suggèrent de possibles effets positifs autant que négatifs.

Étant facilement accessibles, les médias numériques sont considérés comme une ressource potentielle pour les personnes ayant besoin d’aide en cas d’idées suicidaires. Les personnes à risque suicidaire disent se sentir moins stigmatisées en utilisant les réseaux sociaux et évoquent parfois une réduction de leurs idées suicidaires après avoir effectué des recherches en ligne, notamment sur les sites web et les forums de prévention du suicide.

D’autres avantages clés associés à l’utilisation des réseaux sociaux pour communiquer sur le suicide ont été identifiés. Ceux-ci incluent l’accessibilité et l’acceptabilité de ces plateformes, la rapidité à laquelle les messages utiles peuvent être transmis et le sentiment de communauté qu’ils procurent (1,2).

Cependant, les médias numériques soulèvent d’importantes préoccupations quant aux risques de normalisation des comportements suicidaires, d’exposition à des images ou à des méthodes suicidaires et de création de canaux de communication qui peuvent être les lieux d’intimidation ou de harcèlement (1, 3). Il existe également des sites pro-suicide ainsi que des challenges qui détaillent les différents moyens pour mettre fin à ses jours, encouragent les comportements suicidaires, ou recrutant pour des pactes de suicide. Un nombre croissant d’études de cas suggèrent que ces messages peuvent induire un comportement suicidaire chez les personnes vulnérables.

En matière de prévention du suicide, des défis sont donc à relever s’agissant des informations disponibles sur le suicide et la gestion des contenus suicidaires en ligne. Ce d’autant plus que les technologies de l’information et de la communication offrent une réelle opportunité de prévention du suicide par leur pouvoir de diffusion virale et leur facilité d’accès.

L’utilisation massive des réseaux sociaux et des médias en ligne apporte donc une nouvelle caisse de résonance au phénomène troublant de la contagion suicidaire.

D’où l’importance pour les professionnels, d’éditer des recommandations s’inspirant des lignes directrices pour les médias traditionnels qui ont été adaptées afin qu’elles puissent être appliquées à la nature interactive et rapide des réseaux sociaux, et qu’elles puissent refléter la manière dont les jeunes utilisent ces plateformes pour parler du suicide (4).

Les présentes recommandations ont pour objectif d’aider les utilisateurs et les contributeurs du web à aborder ce sujet délicat de la façon la plus prudente possible, afin de renforcer l’efficacité de leur message et de réduire les risques engendrés par une communication non maîtrisée.
Car il existe une responsabilité certaine pour les contributeurs du web à faire preuve de prudence pour trouver, au moment de traiter du suicide, un juste équilibre entre des impératifs tels que le « droit du public à l’information et à l’expression » et le risque d’imitation.


(1) Robinson J, Rodrigues M, Fisher S, Bailey E, Herrman H. Social media and suicide prevention: Findings from a stakeholder survey. Shanghai Arch Psychiatry. 2015;27(1):27–35.

(2) Robinson J, Cox G, Bailey E, Hetrick S, Rodrigues M, Fisher S, et al. Social media and suicide prevention: A systematic review. Early Interv Psychiatry. 2016;10(2):103–21. 

(3) Luxton DD, June JD, Fairall JM. Social media and suicide: A public health perspective. American Journal of Public Health. 2012;102(Suppl 2):S195–S200.

(4) Maloney J, Pfuhlmann B, Arensman E, Coffey C, Gusmao R, Postuvan V, et al. How to adjust media recommendations on reporting suicidal behavior to new media developments. Arch Suicide Res. 2014;18(2):156–69. 

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