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Suicide en institution : quels risques ?

Le précédent France Telecom

Lorsqu’on évoque l’effet d’enchaînement suicidaire au sein d’une entreprise, difficile de ne pas faire référence à France Telecom (devenue Orange en 2013). Une affaire devenue le symbole de la souffrance au travail.

Lors du procès en appel qui s’est ouvert le le 11 mai 2022, la culpabilité du PDG, Didier Lombard, et du numéro deux, Louis-Pierre Wenès, de France Télécom à l’époque des faits, a été confirmée par la cour d’appel de Paris. La notion de « harcèlement moral institutionnel » reconnue par le jugement du 20 décembre 2019 a été actée.

DES FAITS RÉVÉLÉS PAR LES JOURNALISTES

Selon France Info « en termes purement statistiques, plusieurs médias ont tenté de démontrer que la « vague » était surtout médiatique, comme Slate, qui y voyait une « exagération ». Mais Rue89 rappellait toutefois que « le taux de suicide n’est pas une statistique comme les autres ». Ils ne sont pas toujours déclarés en tant que tel et il n’est pas toujours aisé de les lier au travail. En outre, il n’existait pas, à l’époque, de « définition d’un taux national de suicides en lien avec le travail », soulignait Libération. Et les chiffres seuls « n’expliquent pas grand-chose ». Les témoignages livrés aux enquêteurs et aux médias montrent, en tout cas, une crise bien réelle ».

L’EFFET WERTHER : UN ARGUMENT DE DÉFENSE ?

Le 15 septembre 2009, lors d’une conférence de presse, le PDG de France Télécom s’engage à mettre un « point d’arrêt à cette mode du suicide ». Des propos dont il s’excusera le lendemain après la polémique qu’ils provoquent.

Il y reviendra cependant le 7 mai 2019 : « C’était une erreur. Mais, depuis, j’ai appris qu’il s’agissait de ce qu’on appelle l’effet Werther : si vous parlez des suicides, vous les multipliez. » Il ajoute : « Les journaux disaient que leur entreprise était lamentable, ça leur a cassé le moral ».


L’affaire France Telecom a fait date dans le monde du travail en France. Dans l’inconscient collectif, le suicide demeurait une affaire personnelle. Aujourd’hui, la multiplicité des facteurs d’influence est davantage reconnue. Est-elle pour autant prise en compte ?

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