logo Papageno
Menu
AccueilNotre offre de serviceLes questions que vous nous posez

Notre offre de service

Les questions que vous nous posez

Pourquoi engager des actions, on ne peut rien faire pour quelqu’un qui est suicidaire ?

Le suicide – au même titre que les accidents de la route – est une mort prématurée évitable. De 2001 à 2021, le taux de décès par suicide a baissé de 20,6 % en France.

Parfois nos problèmes sont si intenses et si nombreux qu’ils épuisent nos ressources et nous avons du mal à retrouver notre équilibre psychique. Dans certains cas, nous trouvons des solutions qui s’avèrent insuffisantes ou inefficaces pour soulager notre souffrance. Nous pouvons alors nous sentir désespéré et incapable de voir d’autres alternatives à nos problèmes que la mort. C’est ce que l’on appelle la crise suicidaire.

Les idées suicidaires, puis le passage à l’acte suicidaire surviennent rarement brutalement, du jour au lendemain. Loin d’être déterminées, les personnes en crise sont le plus souvent ambivalentes, espérant toujours trouver une autre alternative que la mort.

Avec de l’aide et un accompagnement approprié, il est possible de réduire le degré de souffrance. La personne en crise suicidaire pourra alors entrevoir d’autres alternatives que la mort.

Quant à la réduction de l’accès aux moyens létaux, elle est la stratégie la plus efficace pour réduire le suicide. Les mesures architecturales qui renforcent la sécurité sur les ponts et les lieux en hauteur ont d’ailleurs un impact démontré sur les taux de suicide. 

Si nous sécurisons ce pont, les personnes suicidaires vont-elles se diriger vers un autre pont situé à proximité ?

La majeure partie des études sur les hot spots n’observe aucun report sur d’autres sites une fois le hot spot sécurisé. Les études montrent que l’effet de report vers un autre site situé à proximité est relativement minime (1) quand bien même un site similaire se trouve à proximité (2). Si un report est observé, il ne concerne toujours qu’une infime partie des cas.

À Berne, les filets placés en 1998 autour de la plateforme de la Collégiale ont exercé un effet dissuasif. Après la mise en place de cette mesure de sécurisation, aucun suicide n’a eu lieu du haut de cette terrasse et le nombre de suicide dans les lieux à haut-risque situés à proximité a même diminué (3).

Si la personne est empêchée dans son geste grâce à la barrière, va-t-elle utiliser un autre moyen pour mettre fin à ses jours ?

Les études sur la psychologie des personnes en crise suicidaire montrent qu’au cours du processus celles-ci se focalisent sur une méthode en fonction de critères propres à chaque individu (4). En raison de cela, une personne qui n’a pas accès à la méthode de suicide qu’elle avait envisagée se tournera rarement vers une autre.

En conséquence, aucune étude scientifique n’a observé d’augmentation du nombre de suicide par un autre moyen létal à la suite de la sécurisation d’un site. 

contrairement à l’idée reçue que la personne « se suicidera de toute façon », la recherche montre que la plupart des individus qui survivent à ces tentatives de suicide ne meurent pas par la suite de suicide.

Une étude (5) s’est intéressée aux personnes ayant tenté de se suicider sur le Golden Gate Bridge à San Francisco. Entre 1937 à 1971, 515 personnes ont été retenues par des tiers alors qu’elles étaient sur le point de se suicider. Recontactées 26 ans plus tard, 5% d’entre elles s’étaient effectivement suicidées par un autre moyen mais 95% ne se sont pas suicidées par la suite.

Les barrières verticales incurvées pourraient gâcher l’esthétique du pont ainsi que la vue sur le paysage alentour.

Les preuves scientifiques disponibles à ce jour préconisent la pose de filets de sécurité horizontaux ou de clôtures verticales d’une hauteur d’au moins 2m50, incurvées afin d’en empêcher l’escalade (6). L’utilisation du verre offre une option intéressante lorsque l’esthétique d’un lieu ou l’accès à une vue panoramique sont des critères à prendre en compte. Ainsi que la pose de filets de sécurité horizontaux.

Les bureaux d’étude sont en mesure de proposer des solutions innovantes répondant aux exigences techniques et esthétiques tout en intégrant les normes de sécurité et de prévention du suicide.

Le viaduc Prince Edward, également connu sous le nom de Bloor Street Bridge à Toronto (Canada), était le deuxième pont le plus meurtrier au monde après le Golden Gate Bridge. En 2003, un «voile lumineux» de tiges en acier inoxydable a été construit au-dessus du garde-corps existant. Cette construction a reçu le prix national d’ingénierie pour l’élégance du design. 

Nous envisageons la pose de filet de sécurité horizontaux. À quelle hauteur est-il préférable de les placer ?

Les barrières et les filets de sécurité sont tous deux efficaces, avec une réduction moyenne du suicide respectivement de 68,7 % (barrières) et 77,1 % (filet de sécurité). D’après les données (6), une hauteur de 4 mètres sous le niveau des piétons peut être suffisante. Elle ne doit pas dépasser 15 mètres ou plus. La largeur de filet doit être adaptée à la hauteur. 

Quelle que soit la mesure technique sélectionnée, il est préconisé de l’installer sur toute la longueur de l’édifice ainsi qu’aux extrémités.

Les services d’urgence doivent recevoir une préparation pour répondre aux incidents liés au nouveau filet de sécurité comme par exemple, comment aider une personne à sortir du filet en toute sécurité ?

Moins onéreuse, l’affichage seul d’une ressource d’aide est-elle efficace ?

King et Frost (7) ont constaté que le nombre de suicides par intoxication au monoxyde de carbone dans les parkings publics avait été réduit grâce à l’installation de panneaux d’aide. Cependant, les preuves d’efficacité de cette mesure sont limitées car très peu d’études l’évaluent comme intervention seule. L’affichage sur site complète souvent d’autres mesures (sécurisation, cabines téléphoniques, etc.). 

En outre, l’affichage sur site peut « indiquer le potentiel létal du site » (8), un effet contre-productif pourrait alors être à craindre notamment en attirant l’intérêt des médias (voire des réseaux sociaux) au risque de provoquer un effet Werther. Il est donc déconseillé de se limiter à cette seule action de prévention sans travailler les autres volets en parallèle : sécurisation, sensibilisation/formation des médias, etc.

Plus globalement, une campagne d’affichage des associations et lignes d’écoute existantes pourrait également être organisée au sein de la communauté de communes.

La sécurisation de notre site a suscité l’intérêt des médias. Préconisez-vous des éléments de langage ?

Lorsque des travaux importants sont engagés, les médias peuvent exprimer leur intérêt à communiquer sur les dispositifs engagés. Cependant, des nuances sont appropriées et nous vous invitons à nous contacter afin de préparer les éléments de langage à communiquer.

Deux études (2, 9) ont monté un effet de « flux » c’est à dire une réduction des suicides sur les autres ponts alentours suite à la baisse des reportages médiatiques sur ce moyen létal. En effet, la récurrence des articles sur le suicide par saut en hauteur mettait en exergue ce moyen. Mais une étude (10) a aussi montré que les effets bénéfiques attendus d’une mesure de prévention pouvaient être mis à mal par une communication délétère sur les suicides depuis le site.

(1) Pirkis J, Spittal MJ, Cox G, Robinson J, Cheung YTD, Studdert D. The effectiveness of structural interventions at suicide hotspots: A meta-analysis. International Journal of Epidemiology. 2013;42:541–48.

(2) Berman AL, Athey A, Nestadt P. Effectiveness of restricting access to a suicide jump site: a test of the method substitution hypothesis, Injury Prevention 2022;28:90-92

(3) Reisch, T., & Michel, K. (2011). Securing a Suicide Hot Spot: Effects of a Safely Net at the Bern Muenster Terrace. Suicide and Life-Threatening Behavior, 35(4), 460–467. 

(4) Biddle L and al. Information sources used by the suicidal to inform choice of method. J Affect Disord. 2012 Feb;136(3):702-9.

(5) Seiden R. Where Are They Now? A Follow-up Study of Suicide Attempters from the Golden Gate Bridge. Suicide and life-threatening behavior. Volume8, Issue4 Winter 1978 – Pages 203-216.

(6) Hemmer A, Meier P, Reisch T (2017) Comparing Different Suicide Prevention Measures at Bridges and Buildings: Lessons We Have Learned from a National Survey in Switzerland. PLoS ONE 12(1): e0169625.

(7) King E, Frost N. The New Forest Suicide Prevention Initiative (NFSPI). Crisis, 2005;26(1):25–33.

(8) Owens C, Preventing Suicide In Public Places : A Practice Resource, Public Health England, 2015

(9) Bennewith O, Nowers M, Gunnell D. Effect of barriers on the Clifton suspension bridge, England, on local patterns of suicide: implications for prevention. Br J Psychiatry. 2007 Mar;190:266-7.

(10) Stack S., Crisis Phones – Suicide Prevention Versus Suggestion/Contagion Effects, Crisis – The Journal of Crisis Intervention and Suicide Prevention, June 2015.

Les profils concernés

vous êtes

Gestionnaire de lieux dits Hot spot