J’avais 17 ans. Je me souviens encore des pincements au cœur, du jour où j’ai senti la peur d’une grande froideur intérieure et que la dépression s’installe pour de bon.
Je me souviens aussi des jours où j’ai tenté de me faire du mal.
Certains voyaient bien que ça n’allait pas, mais j’avais honte et ne disais rien. Je me sentais totalement isolé et ne voulais pas guérir.
On a toujours du mal à s’imaginer une maladie dont le premier symptôme est de ne pas vouloir en guérir.
Mais le temps est passé, et j’ai rencontré des gens dont la simplicité m’a redonné confiance dans la vie, petit à petit.
5 ans plus tard, j’ai rencontré une amie, qui rencontra ce mal à son tour. Et quand on connaît ce mal, on ne peut le souhaiter à personne. Elle m’en a parlé depuis l’hôpital. Il s’en était fallu de peu.
Je lui ai dit que si la panique la poussait de nouveau à bout, elle devait débrancher instantanément son cerveau et tourner la tête vers son téléphone pour m’appeler.
Elle a appelé, le lendemain même.
Je l’ai écouté, sans jugement. On a rarement besoin de conseils, mais souvent besoin d’une oreille attentive pour nous rappeler qu’on existe.
Ça a grandement renforcé nos liens d’amitié. C’était il y a 15 ans maintenant, et depuis la vie lui a donné une personne avec qui la partager, et avec qui elle eut des enfants.