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LE SUICIDE EST-IL EN HAUSSE CES DERNIÈRES ANNÉES ?

Depuis plus de vingt ans, les taux de suicide en France tous âges confondus connaissent une diminution constante. Ils sont passés de 17,5/100 000 habitants en 2001 à 13,9/100 000 en 2021.

Bien que cette diminution de 20,6% en 20 ans témoigne du caractère évitable du suicide, elle reste lentement progressive. L’absence de fléchissement net des courbes encourage à un redoublement des efforts de prévention.

Surtout qu’entre 2019 et 2021, le nombre de tentatives de suicide a augmenté de 30% chez les 11-17 ans selon le 5ème rapport de l’Observatoire National du Suicide (septembre 2022). Les événements de ces dernières années ont en effet généré une anxiété collective, de l’isolement et brouillé pour certains les perspectives d’avenir.

POURQUOI EST-CE UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE ?

Malgré cette baisse, 8.951 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine en 2021. 

Ce bilan devance de loin celui de la mortalité routière en France métropolitaine qui s’est élevée, cette même année, à 3.448 victimes soit près de 3 fois moins de décès que les suicides.

L’ampleur de la problématique suicidaire ne se limite pas aux décès. Penser à la mort est le propre de l’être humain ; ce n’est pas pour autant un comportement suicidaire. Par contre, en France :

  • environ 4.700 personnes sur 100.000 ont des pensées suicidaires (elles concernent plus d’une personne sur 20 au cours de la vie),
  • environ 400 sur 100.000 feront une tentative de suicide (chaque année, en France, on en dénombre au total près de 200.000 tentatives de suicide),
  • 12 personnes sur 100.000 décèderont par suicide
  • et 22 % de la population sera exposée au suicide d’un proche au cours de sa vie.

DES INÉGALITÉS FLAGRANTES

Le décès par suicide touche davantage les hommes que les femmes (3 hommes pour 1 femme). Les tentatives de suicide concernent davantage les femmes (2 femmes pour 1 homme). Les jeunes filles présentent le taux de tentative de suicide le plus élevé par rapport à toutes les autres classes d’âge, avec un pic étroit autour de 16 ans.

Si le suicide concerne tous les âges, le taux de suicide est nettement plus élevé chez les personnes âgées de 75 ans et plus : 33,3 pour 100 000 habitants contre 15,4 pour les 25-54 ans et 18,1 pour les 55-74 ans (données CepiDc, 2017).

Toutefois, bien que le taux de suicide entre 15 et 24 ans soit relativement faible comparativement aux autres tranches d’âge, il n’en constitue pas moins la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans.

Parallèlement, d’importantes inégalités face au suicide sont à constater selon les catégories socioprofessionnelles. Parmi les professions à risque, les exploitants agricoles présentent une surmortalité statistique en comparaison de la population générale. Enfin, les personnes détenues sont particulièrement à risque également.

L’ampleur du phénomène et ses conséquences, tant à l’échelon individuel que social, appellent impérieusement à l’innovation et à l’exploration de l’ensemble des pistes utiles à sa prévention. Celle de la prévention de la contagion suicidaire est particulièrement prometteuse.

Dans de telles situations, tout ce qui renforce un lien affectif devient protection : un coup de fil, un SMS, une conversation. Ce qui est banal pour une personne n’étant pas en souffrance peut devenir un facteur de protection pour une personne ayant des pensées suicidaires.

En cas d’inquiétude pour un proche ou si l’on est soi-même concerné, on peut appeler le 3114, le numéro national de prévention du suicide (24/7).

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