logo Papageno
Menu
AccueilLes bons motsChoisir les bons mots
les bons mots

Choisir les bons mots

Partager l'article

Les mots ont du poids dans un contexte dans lequel le silence ou le manque de sensibilité peut aggraver une situation. L’utilisation d’un langage responsable favorise un environnement sans stigmatisation, dans lequel nous pouvons parler du suicide et de sa prévention de façon plus ouverte et factuelle.
Plus nous sommes ouverts et responsables dans nos propos, plus grande est la probabilité que les gens offrent ou demandent de l’aide.
 
PLACER LA PERSONNE AU PREMIER PLAN

Le langage qui place la personne au premier plan permet d’éviter les expressions et les mots stigmatisants. Il accorde la priorité aux personnes, tout en respectant les différences et les expériences, sans définir les gens par leurs actions, leur état ou leur diagnostic.

 
 
 
 
 
Langage qui place la personne au premier plan :
  • La personne ayant une maladie mentale, une dépression, une dépendance, etc.
  • La personne décédée par suicide
  • La personne qui pense au suicide/a des pensées suicidaires
  • La personne ayant fait une tentative de suicide
  • La personne endeuillée par le suicide
  • Les personnes touchées/affectées par le suicide
  • La personne qui a une expérience vécue lié au suicide
Langage problématique :
  • Ces gens-là, malades mentaux, les dépressifs, les toxicomanes, etc.
  • Victime d’un suicide, le suicidaire, le suicidé

 

UTILISEZ UN LANGAGE RESPONSABLE

Il est important que le langage à propos du suicide soit prudent et factuel. Lorsque nous remplaçons un langage problématique par un langage neutre et respectueux, nous contribuons à modifier la façon dont la société réagit face au suicide et appréhende celui-ci. Cela permet de rendre la discussion sur le suicide davantage responsable. Il convient donc d’éviter de renforcer la stigmatisation et de mettre plutôt l’accent sur la prévention.

 
 
 
 
Langage prudent :
  • Mourir par suicide
  • Décédé par suicide, décès par suicide
  • Mettre fin à ses jours
  • Tentative de suicide, tenter de se suicider
  • Populations dont le taux de suicide est plus élevé
  • Populations qui pourraient avoir un risque plus élevé de suicide
  • Facteurs qui pourraient accroître le risque de suicide d’une/des personne(s)
  • Coûts sociaux et économiques rattachés au suicide
Langage problématique :
  • Commettre un suicide car cela sous-entend un acte criminel ou immoral ou qu’une personne a commis une infraction.
  • Suicide réussi, suicide accompli, suicide raté, suicide inachevé car le suicide est un résultat tragique attribuable à de nombreux facteurs complexes et qui a des conséquences durables ; il n’est jamais une question de réussite ou d’échec. 
  • Tentative échouée, tentative infructueuse car le suicide n’est pas une tâche ou un projet que l’on réalise ou mène à bien.
  • Choisir de se suicider car cela suggère que la personne a pris une décision rationnelle parmi plusieurs options. Or la souffrance psychique altère la perception ; il s’agit davantage d’un non-choix.
  • Personnes/populations/groupes à haut risque
  • Fardeau du suicide
  • Épidémie de suicide

 

LES IMAGES ONT AUSSI LEUR IMPORTANCE

Les études montrent que les images en lien avec un suicide réactivent le comportement suicidaire de personnes vulnérables et peuvent ensuite déclencher un geste par imitation. Une coordination étroite du travail éditorial sur le texte et les visuels est donc recommandée.

Images prudentes :
  • Les images qui démontrent un sentiment d’appartenance à la collectivité, de solidarité ou d’espoir, d’aide disponible et de rétablissement sont plus cohérentes avec un langage responsable.
  • Les images sont plus efficaces lorsqu’elles renforcent le message que personne n’est seul, que l’aide est disponible et que la vie de chacun compte.
Images problématiques :
  • Les images violentes sont problématiques.
  • Lorsque les images renforcent les stéréotypes ou illustrent certains aspects du suicide, elles peuvent être dangereuses et stigmatisantes. Les images de désespoir tout comme les méthodes de suicide (armes à feu, substances, ponts, etc.) sont des exemples à éviter.

 

CE QU’IL FAUT FAIRE ET CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE
 
 
 
 
 
 
 
Messages prudents :
  • Parler du suicide comme d’un enjeu de santé publique.
  • Expliquer que le suicide est un phénomène complexe qui peut toucher n’importe qui et profiter de l’occasion pour informer la population tout en mettant l’accent sur la prévention.
  • Trouver un équilibre entre les facteurs de protection et les facteurs d’influence dont les facteurs de vulnérabilité.
  • Utiliser des statistiques exactes et de sources fiables sur le suicide.
  • Utiliser un langage clair, neutre et qui met la personne au premier plan.
  • Éviter les descriptions détaillées ou des comparaisons de suicides (p. ex. méthodes et moyens, emplacements, renseignements personnels).
  • Adapter les messages en fonction de l’âge, du genre et de la culture des publics à qui l’on s’adresse pour qu’ils soient appropriés et efficaces.
  • Parler du suicide avec précaution et compassion, en tenant compte des répercussions possibles sur les gens.
  • Utiliser des images neutres, porteuses d’espoir et positives pour exprimer l’espoir, l’aide disponible et le rétablissement.
  • Fournir des renseignements utiles et les coordonnées des ressources d’aide et des services de soutien. 
Messages problématiques :
  • Parler du suicide et des personnes touchées par le suicide de façon sensationnaliste ou stéréotypée.
  • Amplifier ou minimiser les causes du suicide ou les réactions qu’il suscite.
  • Laisser entendre que le suicide est inévitable ou impossible à prévenir.
  • Établir une correspondance entre le suicide et certaines populations au risque de laisser sous-entendre une fatalité.
  • Énumérer les facteurs de vulnérabilité sans mentionner ceux qui protègent du suicide.
  • Mettre l’accent sur les statistiques sans contexte ou ressources suffisants.
  • Utiliser un langage technique, désuet ou stigmatisant.
  • Fournir des détails ou des descriptions.
  • Utiliser le même message sans égard aux caractéristiques et besoins des auditoires.
  • Inclure du contenu qui peut être traumatisant ou stigmatisant pour les personnes (qui suscite le blâme, la honte, la culpabilité et la peur) ou qui peut nuire en augmentant involontairement le risque de suicide.
  • Parler du suicide sans tenir compte des recommandations de l’OMS ni solliciter l’avis de professionnels de la prévention du suicide et/ou de personnes qui ont une expérience vécue liée au suicide.
  • Utiliser des images négatives, violentes ou stéréotypées qui perpétuent la stigmatisation du suicide et des personnes touchées par le suicide.

Ce texte a été créé par l’Agence de la santé publique du Canada en partenariat avec le Centre de prévention du suicide et l’Association québécoise de prévention du suicide. Il a été adapté par l’équipe du programme Papageno. Janvier 2021.

Les bons mots

Promouvoir “l’effet Papageno" au travers de conseils à la discussion autour du suicide.