logo Papageno
Menu
AccueilAvant de publier sur le sujet du suicidePosez vous les bonnes questions

Avant de publier sur le sujet du suicide

Posez vous les bonnes questions

Vous avez décidé de créer un compte ou de faire une publication sur les réseaux sociaux pour aborder le sujet du suicide ?

Avant de vous lancer, prenez le temps de la réflexion. Il peut être utile de vous poser certaines questions et de lire ces précautions.

Les présentes recommandations ont pour objectif d’aider les utilisateurs des réseaux sociaux à aborder ce sujet délicat de la façon la plus prudente possible, afin de renforcer l’efficacité de leur message et de réduire les risques engendrés par une communication non maîtrisée.

DÉFINISSEZ VOTRE OBJECTIF
  • Le résultat que vous recherchez doit orienter votre stratégie (ex : se faire aider en cas de besoin, acquérir des connaissances sur le suicide et sa prévention, informer sur un dispositif d’aide et encourager à s’en saisir…)
  • Identifiez votre public : vers qui voulez-vous communiquer ?
  • Réfléchissez à la manière dont votre message sera reçu par vos abonnés. 
  • Évaluez vos ressources disponibles : réfléchissez à votre capacité à mener à bien un tel projet en termes de temps et d’expertise.
  • Prenez le temps d’assurer une veille sur les commentaires et les messages privés. Si un commentaire vous semble inapproprié, vous pouvez le masquer afin qu’il ne soit plus visible. Si vous ressentez de l’inquiétude face à des propos alarmants, consultez nos conseils.

Quelques exemples de publications :

  • Expériences personnelles qui se sont soldées par des résultats encourageants et positifs,
  • Récits mettant l’accent sur l’espoir, l’entraide et le rétablissement,
  • Présentation de ressources d’aide et de lignes d’assistance téléphonique,
  • Articles qui présentent les résultats de nouvelles recherches ou des traitements prometteurs,
  • Récits qui encouragent les personnes en difficulté à se faire aider.

À éviter de préférence :

  • Actualités ou récits concernant un suicide, une série de suicides ou une méthode de suicide inhabituelle,
  • Suicides de célébrités. Les jeunes étant très influencés par les célébrités, ils sont susceptibles d’imiter leurs actes. Il serait davantage intéressant de parler d’une célébrité qui a surmonté ses pensées suicidaires ou qui a survécu à une tentative de suicide,
  • Rumeurs de suicide,
  • Articles qui associent un suicide à une cause unique (par exemple le harcèlement).
GARDEZ EN TÊTE QUE LES PUBLICATIONS PEUVENT DEVENIR VIRALES

Toute image, vidéo ou message écrit peut rapidement devenir viral en ligne. Si le message est inexact, stigmatisant ou dangereux, il pourrait avoir un impact négatif sur vous-même et sur les autres. Il est important de savoir qu’une fois votre message publié, vous n’aurez aucun contrôle sur qui le verra ou qui le partagera. Il peut être utile de vérifier la confidentialité de votre profil ou de votre compte en ligne et de vous rappeler que si votre compte n’est pas défini sur « privé », n’importe qui peut accéder au contenu que vous publiez.

QUELQUES PRÉCAUTIONS QUANT AUX CONTENUS

Voici la liste des principaux contenus à risque et des termes à privilégier :

À ÉVITER : Montrer/décrire la méthode ou la scène d’un suicide dans votre article.
À FAIRE : Dites que la personne s’est suicidée, sans entrer dans les détails.

À ÉVITER : Publier le contenu d’une lettre d’adieu.
À FAIRE : Indiquez qu’une lettre a été trouvée, sans donner plus de détails.

À ÉVITER : Dire qu’un suicide a « réussi » ou « échoué », parler de « tentative ratée ».
À FAIRE : Dites que la personne « s’est suicidée » ou « a mis fin à ses jours », parlez de « suicide avéré ».

À ÉVITER : Qualifier le suicide « d’épidémie » ou employer des mots forts comme « grimper en flèche » ou « exploser ».
À FAIRE : Procurez-vous des données aussi fiables que possible et employez des mots neutres comme « augmentation » ou « hausse ».

À ÉVITER : Diffuser des stéréotypes négatifs, des idées fausses et des clichés qui stigmatisent les personnes atteintes de troubles mentaux ou suicidaires.
À FAIRE : Informez-vous. Soyez conscient des idées reçues au sujet du suicide et des personnes qui se suicident.

À ÉVITER : Simplifier à l’excès les causes d’un suicide ou essayer de donner une explication ou une cause unique.
À FAIRE : Mentionnez que les causes du suicide sont complexes et que de nombreux facteurs entrent généralement en jeu.

À ÉVITER : Banaliser le suicide en le présentant comme courant ou acceptable.
À FAIRE : Rappelez que le suicide n’est pas une réaction normale à des problèmes courants ou au stress du quotidien, et qu’il est possible de le prévenir et de se rétablir.

À ÉVITER : Parler du suicide comme s’il s’agissait d’un crime.
À FAIRE : Insistez sur le fait que le suicide est un problème de santé publique.

À ÉVITER : Divulguer des informations détaillées sur la personne qui s’est suicidée. Les personnes suicidaires pourraient s’identifier à elle, ce qui augmenterait les risques de suicide par imitation.
À FAIRE : Utilisez l’histoire de la personne pour parler de prévention et expliquer comment surmonter une situation difficile et comment trouver de l’aide. Mentionnez les détails qui aident à replacer le suicide dans son contexte, tels que les signes avant-coureurs observés et tout autre problème de santé mentale ou d’addiction éventuel. Signalez où trouver de l’aide et expliquez qu’il est possible de surmonter une crise suicidaire pour faire ainsi passer un message d’espoir.

IMAGES, PHOTOS ET CONTENUS VIDÉOS

Les plateformes de médias sociaux encouragent souvent l’utilisation d’illustrations, de photos ou de vidéos. Cependant, celles-ci peuvent parfois avoir des conséquences néfastes involontaires, en particulier si elles représentent une personne décédée par suicide, un lieu ou un moyen pour se suicider.

Cela peut être bouleversant pour les personnes endeuillées et peut conduire à un comportement d’imitation de la part de personnes vulnérables. Il est également recommandé de ne pas publier d’images qui peuvent renforcer les stéréotypes négatifs sur le suicide (solitude, détresse, utilisation du noir et blanc…). Vous pouvez, au contraire, illustrer votre propos avec des images montrant que de l’aide existe.

COMMENT CONSTRUIRE VOTRE MESSAGE ?
  • Utilisez des hashtags appropriés pour rendre vos messages faciles à trouver. Parmi les hashtags pertinents et fréquemment utilisés figure #preventionsuicide.
  • Placez un « trigger » ou « content » warning afin d’avertir vos abonnés que vous allez évoquer le sujet du suicide. ils pourront ainsi décider par eux-mêmes s’ils souhaitent le lire ou reporter leur lecture.
  • Les informations privées ne doivent jamais être publiées. Soyez attentif à la vie privée des autres en plus de la vôtre.
  • Diffusez des ressources pour les personnes susceptibles d’avoir des idées suicidaires notamment le 3114 (le numéro national de prévention du suicide).
  • Partagez des histoires d’espoir et de rétablissement afin d’avoir un impact positif.
  • Évitez de diffuser les idées fausses sur le suicide et n’hésitez pas à corriger les informations inexactes publiées par les autres. Des mythes tels que « quelqu’un qui parle de suicide ne se suicidera pas » ou « demander à quelqu’un s’il a des idées suicidaires lui donnera l’idée de se suicider » peuvent empêcher les gens d’obtenir l’aide dont ils ont besoin.
LES CHALLENGES PRO-SUICIDE
  • Soyez vigilant face aux challenges de suicide qui peuvent se propager rapidement en ligne. Ne les partagez pas et découragez les autres de le faire.
  • Diffuser des informations uniquement si elles sont confirmées par une source fiable.
  • Contactez des experts de la prévention du suicide qui peuvent vous aider à réprimer les rumeurs et à diffuser des informations précises pour contrer les challenges de suicide.

Les profils concernés

vous êtes

Contributeur du web