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Hot spot : suis-je concerné ?

Qu’est-ce qu’un hot spot ?

Un suicide peut-être le plus intime des actes : un individu, seul dans une extrême souffrance psychique, rompt définitivement son lien avec ce monde. Cependant, lorsque cette personne meurt en sautant des hauteurs d’un centre commercial, d’une falaise, d’un pont, par exemple, c’est une action qui devient publique et qui peut ancrer la réputation macabre du lieu au risque de créer ce que l’on nomme un hot spot suicidaire c’est à dire un effet d’enchainement suicidaire sur un même lieu.

Un hot-spot suicidaire, aussi connu comme un « site emblématique », est un site spécifique, généralement public, fréquemment utilisé comme lieu de suicide compte tenu de sa facilité d’accès et de sa létalité perçue (1, 2, 3). Le Golden Gate Bridge (USA), la Tour Eiffel (Fr) ou encore la forêt d’Aokigahara (Japon) sont des sites qui ont connu ou connaissent encore parmi les taux de suicide les plus élevés au monde. 

Un site qui compte plus de 2 décès par suicide à un seul endroit en 5 ans doit alerter et être traité de manière appropriée (4). Une tentative de suicide qui n’entraîne pas un décès doit être prise en considération afin d’estimer l’ampleur réelle du problème (5).

Les suicides sur ces sites reçoivent une attention disproportionnée de la part des médias et de la population, faisant ainsi caisse de résonnance à chaque décès, et accroissant le risque d’attirer de plus en plus de personnes vulnérables.

Chaque suicide sur la voie publique est une véritable onde de choc qui expose jusqu’à 135 personnes : les proches bien sûr mais aussi les intervenants de premier secours, les travailleurs sur place, les témoins (enfants/adultes), les élus locaux ainsi que les journalistes informés des faits et leurs lecteurs (6).

Pour les personnes suicidaires, l’accès à cette information risque de renforcer leur scénario en concrétisant une méthode qu’ils suivront, par imitation.

Pourtant, quand des suicides se produisent sur un même site, il est possible d’agir en prévention. De nombreuses études scientifiques démontrent l’impact d’une stratégie multimodale combinant des actions coordonnées (7). Et même si la restriction de l’accès au moyen est la mesure la plus efficace parmi cet ensemble, c’est la combinaison des actions qui reste à privilégier.

Chaque suicide et tentative de suicide ont un impact significatif sur l’individu, ceux qui se soucient de lui et la communauté dans son ensemble. 

(1) Lawes JC, Peden AE, Bugeja L, Strasiotto L, Daw S, Franklin RC. Suicide along the Australian coast: Exploring the epidemiology and risk factors. PLoS One. 2021 May 20;16(5):e0251938.

(2) Perron S, Burrows S, Fournier M, Perron PA, Ouellet F, 2013:Installation of a Bridge Barrier as a Suicide Prevention Strategy in Montréal, Québec, Canada. American Journal of Public Health 103, 1235_1239.

(3) Sinyor M, Levitt A J. Effect of a barrier at Bloor Street Viaduct on suicide rates in Toronto: natural experiment BMJ2010; 341 :c2884.

(4) Too, L., Mavia, S., Law, P., Spittal, M. & Pirkis, J. (2019). Identifying and prioritising suicide hotspots in Australia. University of Melbourne.

(5) Okolié C., Hawton K., Lloyd K., Price S. F., Dennis M. John A., Means restriction for the prevention of suicide on roads,Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 9. 

(6) Cerel J., Brown M., Maple M., Singleton M., Van de Venne J., Moore M. & Flaherty C. How many people are exposed to suicide? Not six. Suicide and Life-Threatening Behaviour, 49(2), 2019, p.529 – 534.

(7) Owens C, Hardwick R, Charles N, Watkinson G. Preventing suicides in public places. A practice resource. Public Health England, 2015.

Les profils concernés

vous êtes

Gestionnaire de lieux dits Hot spot